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PLOMION PRÊT A ACCUEILLIR SON DIXIEME CHAMPIONNAT DU MONDE DE MOTOCROSS

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L’histoire de Plomion et du championnat du monde de motocross a débuté en 1992.
Comment ce village de Thiérache connu jusque-là pour son église fortifiée est-il devenu un haut-lieu du motocross mondial ?

La Comtesse et le serrurier

C’est l’histoire d’une passion dévorante née au début des années quatre-vingt et qui durera plus de vingt ans.
Celle de Maurice Aymar, serrurier à Marle, président de « Marle et Voharies » le Moto club qu’il a créé dix ans plus tôt, pour une Comtesse.

La Comtesse devant laquelle il tombe en arrêt, c’est dix hectares de pâture qui s’étalent sur deux flancs d’une colline, un lieu-dit à l’est de la commune de Plomion.

L’endroit semble avoir été spécialement modelé pour accueillir un circuit de motocross moderne. Quelque chose de grand comme on commence a en voir en France et surtout à l’étranger, avec de la place pour les infrastructures qui vont de pair.

Conseillé par son fils Thierry (le postier volant), excellent pilote international, ils vont dessiner un circuit large, rapide et entièrement visible par les spectateurs.

Une piste idéale pour accueillir les puissantes 500 cm3, la cylindrée reine à l’époque.

Maurice Aymar recrute, convainc et fait partager son projet.
Son rêve, un circuit de classe internationale à Plomion, 540 habitants, en pleine Thiérache.

Début 1984 les travaux sont terminés, deux ans plus tard Plomion accueille les premières courses internationales et le 1er mai devient tous les ans le rendez-vous des amateurs de sensations fortes.
Pour recruter les vedettes internationales qui font la fierté de son épreuve, Maurice AYMAR fait appel au manager belge Joos Van Ticheleen.
Lorsque le Flamand découvre « La Comtesse », il met dans la tête du Président une idée qui ne le quittera plus :

« Maurice, tu as ici un circuit digne d’accueillir…un championnat du monde !… »

La conviction de Maurice Aymar entraînera celle des bénévoles du club qui vont sur le temps de leurs loisirs réaliser des prodiges, puis celle des élus locaux et pour finir les sponsors qui seront d’une fidélité exceptionnelle.

Maurice Aymar

1992 : PREMIERE INOUBLIABLE ET MARSEILLAISE

La première des Marlois est un coup de maître.
Pour son baptême international, Plomion, théâtre du Grand Prix de France 125 va marquer les mémoires.
Piste parfaite, 20.000 spectateurs, un record d’affluence pour un GP de France 125 qui tient toujours .
Le soleil est de la partie et comble de bonheur, la victoire revient au marseillais Yves Demaria. Le premier Grand-Prix de sa carrière !

Le public est survolté, l’ambiance inimaginable.
L’américain Tallon Vohland déclare à l’arrivée qu’il n’a jamais rien vu d’équivalent en motocross, pas même chez lui aux USA.

Journalistes, Président du Jury International, président de la Fédération Française, le serrurier de Marle croule sous les félicitations.
Ce 26 avril 1992 Plomion entre dans la cour des grands.


Cette prestation, vaut au club de se voir proposer rapidement d’autres nominations.
Pour ne pas peser sur son équipe de bénévole qui a beaucoup donné le Président Aymar attendra quatre ans avant d’accepter d’organiser un second GP.

Et en 1996 Plomion accueille les 500 cm3, la cylindrée des « gros bras ».

1996 : SMETS A TERRE

Champion en titre, Joël SMETS, est le grand favori.
Le Belge est aussi le chouchou du public de Plomion qu’il à séduit en remportant avec la manière toutes les épreuves internationales 500, auxquelles il s’est alignées au1er mai.

Un peu chez lui en Thiérache, le « flamish lion » s’adjuge logiquement la première manche du Grand-Prix.

Le public parmi lequel des milliers de belges ,venus en voisin, mise sur un doublé.

Malchance !
Dans le second débat, le géant flamand se laisse surprendre par une flaque d’eau laissée par l’arrosage.
Quatrième à l’arrivée, il offre le GP au Sud-Africain Shaine KING.

Cette fois la brabançonne ne résonne pas dans les hauts-parleurs de Plomion.

2000 : UN ANGLAIS DANS LA BOUE

Un nouveau délai de quatre ans et la Fédération Internationale désigne les marlois pour un mondial, et comme en 1992, dans la catégorie 125.

La date habituelle est avancée d’un mois. Le 2 avril il fait froid, il a plu toute la semaine.

Le Britannique Nunn trouve ces conditions climatiques à sa mesure et remporte son premier Grand-Prix.

L'affluence des années 2000

Les français s’enlisent. Le nordiste Johnny Aubert, meilleur temps chrono la veille abandonne dans les deux manches, le meilleur tricolore, Luigi Séguy, n’est que neuvième.
Le trésorier aussi fait grise mine, avec la pluie, le nombre de spectateurs n’y est pas.

Satisfaction en revanche pour Thomas Allier, le jeune picard s’adjuge ce jour-là les trois manches du championnat de France cadet disputé en complément de programme.

2003 ET 2007 LE SIDE CAR

En 2003, c’est le premier Grand-Prix organisé sous la présidence de Michel Leblanc.
Secrétaire, homme de confiance du fondateur, qui a pris deux ans plus tôt sa succession.

Les sides assurent le spectacle sur ce circuit rapide. Le public apprécie.

La victoire reviendra au hollandais Daniel Willemsen associé au letton Stupelis.

Éternel second Willemsen prendra, cette année-là et pour longtemps l’ascendant sur le quintuple champion du monde l’estonien Krister Sergis.

WILLEMSEN encore sur la plus haute marche en 2007

Sans que le club soit candidat, les « trois roues » reviendront en 2007, à la demande de la Fédération française, en remplacement d’un club français défaillant.

A titre de remerciement la FFM attribuera à Plomion l’organisation du mondial MX3 2008 (nouvelle dénomination de la catégorie 500) auquel le club avait initialement postulé.

Voilà pourquoi Plomion, ce qui est peu fréquent, sera désigné deux années de suite pour l’organisation d’une épreuve du mondial.

2008 : LE DELIRE !

Les pilotes, qu’ils soient étrangers ou français ne parlent jamais de Plomion sans évoquer les spectateurs ! Ici le public connaît et joue à fond sa partition.
Dans une ambiance toujours bon enfant, on encourage, on applaudit, on manifeste sa satisfaction.
Après chaque manche, on se regroupe pour suivre les vainqueurs. On a plusieurs fois compté plus de trois mille spectateurs massés autour du podium, idéalement situé au centre du circuit.

« Plusieurs pilotes internationaux habitués des grands rendez-vous confient avoir rarement vu çà, à Plomion, le podium est une institution »

confie avec un sourire de satisfaction le Président Leblanc.

Cette année 2008, le public va se déchaîner dès le première manche de l’après-midi avec la victoire en Championnat d’Europe du français Valentin Teillet.
Dix-huit ans, quarante kilos, en une demi-heure le vendéen se fait une place définitive dans le cœur de Plomion.
Même délire dans la course qui suit la première manche du championnat du monde MX3 remportée par un français Thomas ALLIER et…Picard de surcroît !

TEILLET remportera le général de l’Europe et un autre Picard, Cyrille COULON, terminera le soir en compagnie d’ALLIER et du Belge BRUEGELMANS sur le podium du Mondial.

Un épilogue de rêve pour une journée qui reste parmi les meilleurs souvenirs des fans du circuit de Plomion.

2010 VICTOIRE BELGE

La frontière est à trente kilomètres et depuis l’ère SMETS, les voisins Belges se sentent un peu chez eux à Plomion, où plusieurs de leurs teams professionnels viennent s’entraîner l’hiver.

En 2010, seule la Brabançonne saluera la victoire de Joris HENDRICKX.
S’agissant de side-car cross on aurait dû avoir droit aussi à l’hymne du pays de son passager le letton, Kaspars LIEPINS, malheureusement le morceau ne figurait pas sur le CD qui faisait jusque-là la fierté du préposé à la sono.

2014 MEMORABLE !

Partis en seconde ligne après un incident mécanique aux essais chronométrés, les français Valentin GIRAUD et Nicolas MUSSET vont remonter tout le peloton soutenus à chaque dépassement par le public pour finir la manche en tête.

Du délire ! Un souvenir inoubliable pour les deux cousins qui termineront troisième du Grand-Prix

Valentin GIRAUD

2019 LA REVANCHE

Neuvièmes du provisoire Valentin GIRAUD accompagné de l’allemand Andres HALLER, remplaçant du français Johnny BADAIRE blessé, vont remporter la première manche.

Une troisième place dans la seconde leur suffira pour remporter l’épreuve devant le tandem Bax / Stupelis dominateur depuis le début de la saison.

Didier HOUISSE (motocrossplomion.com)