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Un week-end de GP avec les frères PRUNIER

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A quinze jours du Championnat du monde de sidecarcross à Plomion dans l’Aisne, les 25 et 26 mai, direction HEERDE en Hollande pour assister au second des dix Grand-Prix de la saison 2024.

L’occasion de découvrir le déroulement d’une épreuve du Mondial et de suivre de l’intérieur les deux jours de course des numéros 1 français Killian et Evan PRUNIER.
Les champions de France occupent une étonnante quatrième place au classement provisoire après leur excellente performance au Portugal lors de l’épreuve d’ouverture.

Dès le vendredi

En Mondial les écuries sont sur place dès le vendredi.
On installe le paddock où d’imposants poids lourds peints aux couleurs des marques côtoient de plus modestes camionnettes.
Peu d’équipages sont professionnels, le sidecarcross reste un monde d’amateurs, la majorité des pilotes associe sport et activité professionnelle.

Sous le auvent des champions de France Evan le passager (à gauche) et son frère Killian

Le jeudi de l’ascension, les deux frères ont remporté les deux manches du championnat de France à Torcé-En-Vallée dans la Sarthe, avant de rouler la nuit pour rejoindre HEERDE.

Sur place on commence par déployer les auvents, on sort le matériel, avant d’aller passer les machines et les équipements au contrôle technique obligatoire.

Puis vient le moment de découvrir le circuit et d’en faire le tour… à pied.

Pilotes et passagers, parfois de nationalités différentes vont détailler la piste, échanger, discuter, repérer les difficultés, envisager des trajectoires.

De retour au parc, on rend visite aux manufacturiers, on va saluer les amis qu’on retrouvera au gré des dix Grand-Prix de la saison.

Par manque de temps mais surtout de budgets certains équipages ne s’engagent que dans les destinations limitrophes, voir uniquement aux qualifications de leur GP national.

Plomion devrait faire le plein et attirer un nombre record d’engagés.
Ils sont quarante-six à ce jour.

Ici les hollandais sont en nombre. Les circuits en sable lourd, aux ornières profondes, sont leur terrain de jeu favori.

Samedi : essais libres, chronos, qualifications, repêchages

Le samedi les pilotes sont divisés, en deux groupes par un tirage au sort.

La matinée débute par une demi-heure d’essais libres.

GP de Hollande samedi : des chronos prometteurs dans le sable... avant que la piste se creuse

Puis vient la séance chronométrée qui donne l’ordre d’entrée sur la grille de départ des courses de qualifications de l’après-midi.

Repos et concentration entre les manches

Apprendre le sable

Pour bien préparer leur première saison complète en mondial les frères PRUNIER se sont entraîné spécialement cet hiver en allant rechercher le sable dans le Sud-Ouest.

Quatrième de leur série chronométrée les résultats attestent de leur progrès dans le sable, pas vraiment le terrain de prédilection des pilotes tricolores, plus à l’aise sur le dur.

On se concentre avant la course qualificative.

Les vingt minutes plus deux tours vont désigner les participants aux deux manches du Grand-Prix le lendemain.

Les douze premiers des deux séries sont qualifiés.
Un repêchage chronométré pour trouver les six derniers et l’on obtient le nombre de trente équipages au départ.
Pour les autres le week-end s’arrête là.

Killian et Evan finiront quatrièmes de leur série, les quelques supporters français présents sont aux anges.

Dimanche ils entreront huitièmes derrière la grille de départ.

EN FAMILLE

Pour pratiquer le motocross il faut être entouré.
Le clan PRUNIER de ce côté et bien rodé.

Ancien pilote de side-car, Laurent le père, comme souvent dans les «familles motocross » assure la mécanique le jour des courses.

Mais c’est aussi lui qui la semaine nettoie démonte et entretien le matériel entre deux courses.

Contrairement à beaucoup d’autres teams, on ne trouve qu’un seul attelage sous leur auvent, pas de machine de secours.

«Avant nous avions deux side-cars. C’était trop de travail pour notre père pour nettoyer, démonter, réviser et remonter le tout.
Nous avons opté pour la formule avec une seule machine.
Avec les pièces de rechange que nous emportons nous pourrions presque monter un second side-car.»

confie Killian le pilote.

N’allez pas croire que Virginie, la maman, se cantonne à l’intendance, aux repas, à l’entretien des tenues ou au lavage des casques et des lunettes qui au passage se conjuguent par deux en sidecarcross.

Madame PRUNIER qui a des connaissances dans le domaine du sport est la préparatrice physique du duo.

Passage au contrôle technique (Plomion 2023) maman filme pour la chaîne YouTube du team Prunier

Depuis le bord de la piste à l’emplacement réservé aux panneauteurs c’est aussi elle qui renseigne les pilotes, ardoise d’une main, caméra dans l’autre.

Car il lui revient de filmer la grande partie des images qui permettront à leur millier d’abonnés de suivre rapidement le compte-rendu des courses sur leur chaîne YouTube.
Longtemps avec son simple smartphone, elle vient de s’équiper d’un matériel plus sophistiqué.

Si des amis viennent donner un coup de main sur certaines épreuves, le clan PRUNIER peut fonctionner en autonomie.

Membres de l’Équipe de France, les deux frères bénéficient en Grand-Prix de l’accompagnement de Freddy BLANC, délégué par la Fédération Française de Motocyclisme.

Décontraction avant les chronos

Le verre à moitié plein !

Finissant onze de la première manche et huit de la seconde, nos français réalisent à Heerde leur meilleur résultat dans le sable, à la satisfaction de leur entourage.
Eux en revanche semblaient moins satisfaits.

« Pendants les manches nous avons souffert. Lorsque le terrain s’est défoncé nous avons atteint les limites de notre pilotage. Nous n’arrivions pas à trouver le rythme ni à rouler synchro. »

Huitièmes de ce Grand-Prix de Hollande, les frères PRUNIER rétrogradent d’une place et aborderont Plomion en cinquième position du classement provisoire.

Dans l’Aisne, fini le sable, ils retrouveront un spectaculaire circuit en dur où leur aisance dans les sauts devrait leur permettre de faire la différence.

Parions qu’ils ne seront pas les derniers à tenter l’impressionnant double en descente.

Ils y retrouveront aussi un public enthousiaste.

Image typique des courses de sidecarcross les mécaniciens rejoignent le parc d'assistance avec les roues de rechange
Les lettons LIELBARDIS doublent la mise
10h30 le dimanche les jumeaux LIELBARDIS à la présentation des pilotes qui précède la séance de dédicaces

Décidément, après avoir créé la surprise au Portugal, les jumeaux LIELBARDIS remettent le couvert en Hollande.

A dix-sept ans, les lettons, déjà plus jeunes vainqueurs de Grand-Prix impressionnent un peu à chaque apparition.

À Heerde ils s’imposent devant le champion du monde en titre, le belge, Marvin VANLUCHEN maintenant associé à Glenn JANSSENS.

Les hollandais HERMANS/VAN DEN BOGAART complètent le podium.

Passés par les repêchages le samedi, ils sont partis chaque fois de la seconde ligne.

A Plomion, avec ces deux gamins, Etienne le sonorisateur du circuit des environs de Vervins aurait intérêt garder à portée de main l’hymne de la Lettonie.